Par M. BOKODJIN Koami Coordinateur National Comme le colibri, le RéNAAT contribue à la restauration des terres dégradées au Togo par la disponibilisation de compost de qualité en quantité et la formation de cent (100) productrices et producteurs dans quatre (04) régions du Togo, la région Centrale, la région Maritime, la région des Plateaux et la région de la Kara. Cette première session de formation des productrices et producteurs s’est déroulée du 23 au 26 Avril 2024 et du 02 au 03 mai 2024 sur principalement la fumure organique et ses bénéfices. 1. Etat des lieux de la fertilité des sols dans quelques préfectures cibles Le projet d’analyse de la fertilité des sols effectuée en 2021 au Togo a révélé un fort taux de pauvreté des sols en matières organiques et des spécifications de carence très fortes en phosphore et en potassium dans les différentes régions et préfectures. La préfecture de Vo dans la région Maritime a 75% des sols pauvres en matière organique (MO), 80% très pauvres en phosphore (P) et 90% très pauvres en potassium (K) ; dans la préfecture d’Amou en région des Plateaux, 70 % des sols sont moyennement riches en matières organiques (MO), 99 % très pauvres en phosphore (P) et 85 % pauvres en potassium (K) ; dans la préfecture de Tchaoudjo en région Centrale, 61 % des sols sont pauvres en matières organiques (MO), 98 % très pauvres en phosphore (P) et 85 % très pauvres en potassium (K) et dans la préfecture de Kéran en région de la Kara, 65% des sols sont pauvres en matières organiques (MO), 90% très pauvres en phosphore (P) et 90% très pauvres en potassium (K)[1]. Les recommandations formulées aux termes de l’étude mentionnent l’apport de matières organiques comme solution durable pour la restauration de ces terres dégradées. Cependant, disposer de cette fumure organique en quantité suffisante et l’appliquer dans les différentes préfectures reste la première difficulté pour les paysans conscients des conséquences apportées les engrais minéraux de synthèse pour les sols. La deuxième difficulté reste le renforcement des capacités des paysans pour la production de la fumure organique ou du compost par eux-mêmes et son application à travers un plan de restauration agroécologique. 2. Contribution du réseau RéNAAT Dans sa démarche de Colibri, le RéNAAT et ses membres, à travers son initiative de Promotion des Pratiques Climato-intelligentes – Disponibilisation des intrants organiques à l’échelle du Territoire (DIOAT) et avec l’accompagnement technique et financier du RIFAR, de l’Agence Française de Développement (AFD) et de Terre et Humanisme, font « d’une pierre deux coups » par la formation de cent (100) productrices et producteurs dans les différents centres et la disponibilisation environ 40 Tonnes de compost enrichi chaque mois. Les quatre (04) centres de mise en œuvre de cette initiative sont le Centre d’Etude et de Recherche pour la Promotion de l’Agroécologie (CERPA) de l’association Groupe d’Actions pour une Agriculture et un Environnement Durables (GAAED) basé à Vogan en région Maritime, le Centre Africain de Développement des Technologies Agroécologiques (CADETE) basé à Témédja dans la région des Plateaux, le Centre de Formation et d’insertion des Jeunes (CFIJ-TOGO) en région Centrale et le Foyer Agroécologique pour la restauration de l’Environnement (FARE) basé à Kanté dans la région de la Kara. Ces quatre (04) centres ont bénéficié d’un accompagnement en équipements tels que des composteurs modélisés et produisent chacun en moyenne 10 tonnes du compost enrichi chaque mois pour soutenir la production écologique des différentes régions. L’objectif visé par ces quatre (04) centres est de former quatre cent (400) paysans en quatre (04) sessions sur la durée du projet soit cent (100) paysans par session et rendre disponible 1000 Tonnes de compost enrichi. Les sacs de compost enrichi sont disponibles dans chaque centre des quatre (04) régions et à un prix étudié et accessible pour tout paysan. La première session de la formation s’est déroulé du 23 au 26 Avril 2024 et du 02 au 03 Mai 2024 dans les quatre (04) différents centres et a permis de renforcer les capacités techniques de cent (100) productrices et producteurs sur la préparation du compost enrichi qui apporte l’essentiel des nutriments pour améliorer la texture et de la structure des sols et rendent disponibles les différents minéraux pour une bonne croissance des cultures. La seconde vague des formations sur la même thématique est programmée pour le mois de juin au profil de cent (100) productrices et producteurs. Sur chaque site, la formation à la fois théorique et pratique s’est déroulée sur deux (02) jours et a permis d’édifier les participants sur le rôle et l’importance de chaque composante dans le processus de production d’un compost enrichi grâce à une boite à image sur le compostage conçu à cet effet. Une visite de ferme a également été effectuée avec les paysans pour découvrir et constater les effets de l’application de ce compost enrichi sur les cultures maraichères et les grandes cultures. La grande satisfaction et l’engouement des paysans à la formation sur chaque site témoigne la nécessité et l’urgence de rendre disponible cette fumure organique mais aussi de rapprocher beaucoup plus cette formation des paysans. Un accompagnement est prévu par chaque centre pour le suivi et meilleure vulgarisation des bonnes pratiques de restauration des sols par l’application de la fumure organique. Les paysans sont aussi invités à partager les informations et inciter d’autres paysans à visiter leurs champs d’application du compost dans les différentes localités. Ces formations sont couplées à des émissions radio sur les antennes communautaires en langue locale et en français pour une grande écoute. Au total huit (08) émissions radio ont été réalisées en marge de cette première vague de formations. 3. Appel à tous les acteurs Le chantier de la restauration des terres au Togo est immense et nécessite des ressources et une synergie d’actions dans une vision partagée et de durabilité. Le RéNAAT et ses membres s’engagent à faire leur part. Tous les autres acteurs, structures de l’Etat et ONG, Associations sont également invités s’inscrire dans cette dynamique et